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samedi 15 novembre 2014

Au bonheur des Ogres T.1, de Daniel Pennac


Daniel Pennac - Saga Benjamin Malaussène T.1
Au bonheur des ogres
Publiés aux éditions Gallimard.
Prix : 7,20 € 

Résumé : 
Côté famille, maman s'est tirée une fois de plus en m'abandonnant les mômes, et le Petit s'est mis à rêver d'ogres Noël.
Côté cœur, tante Julia a été séduite par ma nature de bouc (de bouc émissaire).
Côté boulot, la première bombe a explosé au rayon des jouets, cinq minutes après mon passage. La deuxième, quinze jours plus tard, au rayon des pulls, sous mes yeux. Comme j'étais là aussi pour l'explosion de la troisième, ils m'ont tous soupçonné.
Pourquoi moi ?
Je dois avoir un don...

L'avis de M.J.


À mourir de rire ! Véritable coup de cœur !!

Benjamin Malaussène, bouc émissaire de métier
Benjamin est le frère aîné d'une fratrie assez atypique, tous issus de la même mère, jamais du même père. Cette fameuse mère volage qui les lui laisse à charge. 
Ses escapades amoureuses ont toujours un air de déjà vu : éperdument amoureuse, elle fuit avec l'homme aimé, tombe enceinte, se fait jeter, revient à la maison, accouche, retombe amoureuse, repart... 
Dans la vie, Benjamin travaille dans un grand Magasin sur Paris, où il exerce la profession de bouc émissaire. En quoi cela consiste ? À pleurer devant les clients pour que ces derniers retirent leur plainte. 
Bien plus qu'un métier, bouc émissaire est pour lui une véritable vocation. Sans jamais le vouloir, Benjamin porte bien la marque de la culpabilité. 
Malgré sa perpétuelle innocence. 

Une fratrie pas comme les autres
Il y a bien entendu Benjamin Malaussène, l'aîné, qui a à charge ses demi-frères et sœurs. Clara, sa première sœur, douce et aimante, le bébé de Benjamin, qui ne quitte jamais son appareil photo. Louna, la suivante, infirmière mariée à un docteur, qui a quitté le domicile familiale. Thérèse, celle d'après, voyante à ses heures perdues. Jérémy, l'adolescent tapageur qui donnera leurs noms aux suivants dans la tribu. Le Petit, le petit dernier aux lunettes roses rafistolées, qui rêves d'ogres Noël. 
La tribu ne serait pas complète sans Julius le Chien, le chien épileptique de Benjamin qui, selon Thérèse, ne fait ses crises que lorsqu'un événement grave se produit. 
Et il y a enfin Julie Corrençon, Tante Julia, une reporter curieuse prise en flagrant délit de vol au Magasin, mais que Benjamin ne peut se résoudre à dénoncer. De fil en aiguille, les voilà pris dans les tourments de l'amour. 
Mais la tribu, bien que complète, se voit protégée par les amis de Benjamin, sa deuxième famille, celle de Belleville : Simon Le Kabyle, Mo le Mossi, la famille Ben Tayeb (qui les nourissent), Nourdine, Leila, Loussa de Casamance (spécialiste sénégalais de littérature chinoise) Théo (son collègue homo) et Stojilkovicz (Oncle Stojil).

Une histoire digne des plus grands scénario hollywoodiens...
Sauf que ça se passe à Paris.
Le Magasin, période de Noël : la première bombe explose au rayon des jouets, alors que Benjamin est sur les lieux. Lorsque la seconde pète quelques jours plus tard juste sous ses yeux, alors qu'il vient de rencontrer Tante Julia, Benjamin commence à être suspecter. Mais après la troisième bombe, le commissaire divisionnaire Coudrier l'a définitivement dans le collimateur.
Sauf qu'en bon bouc émissaire qui se respecte, Benjamin a peut-être la gueule de l'emploi, mais il en a juste l'air. 

Une grande touche d'humour
Alors que l'enquête suit son cours, la vie familiale de Benjamin suit également son petit bonhomme de chemin. On se régale des dialogues, de cette grande famille atypique qu'on accueille comme la nôtre, et on rit, on pleure, on s'amuse avec la tribu Malaussène. Cette saga nous fait redécouvrir Paris, et on réapprend à aimer cette ville à laquelle on a parfois tourné le dos. Mais ce n'est pas le cas de Benjamin, élevé par Belleville plus que par sa mère. 

Un auteur doué
Daniel Pennac est sûrement l'auteur le plus à l'aise avec la langue française que j'ai jamais lu. Ses textes sont criblés d'humour, de jeux de mots, tout est travaillé, parfois subtilement, d'autres fois moins. Mais le mélange est explosif : chaque phrase est pensée dans les moindres détails, et elles nous transportent. 

En conclusion
J'ai rarement vu une aussi grande touche d'humour subtile dans un roman. Premier volet de la saga Malaussène, Au Bonheur des Ogres reste pour moi un roman mystique à lire absolument. L'histoire est bien plantée, l'écriture magnifique, les personnages très attachants et authentiques. Ça se passe en plein cœur de Paris, au cœur de la tribu Malaussène, composée de sept personnages bien trempés, complètement déjantés, et aux caractères propres et personnels. Une famille qui s'agrandit de volume en volume, par ailleurs. 
Ce roman à des allures de roman policier, mais ce n'est est pas vraiment un. J'en ai beaucoup ri (et je ris encore à mes nombreuses relectures), complètement subjuguée. 
Incontestablement, un de mes livres préférés (et les tomes suivants le sont tout autant...).

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